L'assurance hypothèque…. En a-t-on vraiment besoin, et si oui, sous quelle forme ?

Par Sylvain B. Tremblay, ADM. A., PL. FIN. Vice-président, Gestion privée Optimum gestion de placements Inc.

« Souscrire à une assurance-hypothèque, c’est habituellement adhérer à une police collective. Vous n’êtes donc pas propriétaire de la police. Il est arrivé par le passé que des adhérents ont fait l’objet d’antisélection lors du renouvellement de leur prêt. »



L'assurance hypothèque est une protection (assurance-vie ou invalidité) offerte habituellement par le prêteur hypothécaire moyennant le versement d'une prime périodique, qui prévoit le remboursement total ou partiel du solde du prêt hypothécaire en cas de décès d'un débiteur. La souscription d'une telle option permet à la succession du défunt d'hériter d'un bien immobilier net de toute créance, selon le cas.

L'option assurance-invalidité, quant à elle, prévoit sous certaines conditions le versement des mensualités hypothécaires sur une période pouvant atteindre deux ans. Certaines institutions offrent même une période de prestations allant jusqu'à cinq ans.

Vous remarquerez que j'utilise le terme « prévoit » dans ma définition au lieu de « garantit ». La raison est assez simple; la souscription de ce type de protection ne requiert que quelques réponses à un questionnaire sommaire (quatre ou cinq questions sur votre état de santé), alors que la souscription d'une police individuelle vous oblige à subir des tests médicaux. Advenant la mort du souscripteur, vous comprendrez que l'assureur procèdera à une enquête sérieuse sur la cause du décès avant de libérer les fonds qui semblent normalement dus, ce qui n'est habituellement pas le cas avec une assurance individuelle. C'est la même chose pour l'aspect invalidité.

« Bien que la façon la plus simple d'assurer son hypothèque semble de souscrire à ce que votre directeur de compte bancaire vous propose, rien n'équivaut à détenir sa propre police. Surtout lorsqu'on compare les primes qui sont souvent très concurrentielles.»

Souscrire à une assurance-hypothèque, c'est habituellement adhérer à une police collective. Vous n'êtes donc pas propriétaire de la police. Il est arrivé par le passé que des adhérents ont fait l'objet d'antisélection lors du renouvellement de leur prêt. L'assurée avait fait une réclamation pour épuisement professionnel; l'assureur a payé, mais lors du renouvellement du prêt à l'échéance du terme de cinq ans, l'option assurance-invalidité n'était soudainement plus disponible pour cette cliente.

Mais avant d'adhérer à ce type de régime, qu'en est-il de votre situation globale? Est-ce que vous et votre conjoint êtes déjà protégés par une assurance collective au travail? Si c'est le cas, sachez que vous bénéficiez peut-être d'une assurance-vie équivalente à une à trois fois votre salaire et à une assurance-invalidité qui peut couvrir jusqu'à 75 % de votre salaire. Peut-être êtes-vous suffisamment protégés?

Si ce n'est pas le cas, il faut probablement magasiner. Bien que la façon la plus simple d'assurer son hypothèque semble de souscrire à ce que votre directeur de compte bancaire vous propose, rien n'équivaut à détenir sa propre police. Surtout lorsqu'on compare les primes qui sont souvent très concurrentielles.

Ces polices s'expriment sous plusieurs formes : individuelle prévoyant le paiement de la prestation au décès de l'assuré, conjointe prévoyant le paiement de la prestation au décès du premier des deux conjoints, conjointe prévoyant le paiement de la prestation au décès du conjoint survivant. Elles peuvent être temporaires, avec un terme de cinq, 10, 20 ou jusqu'à 100 ans. Les polices peuvent prévoir le versement d'un capital fixe ou décroissant. Autre avantage, on peut y désigner le bénéficiaire de son choix. Si celui- ci préfère conserver le prêt hypothécaire tel qu'il est pour une raison ou pour une autre et dépenser la prestation d'une autre manière, ce sera son privilège.

L'inconvénient avec cette option est la rencontre avec un assureur-vie (soyez bien préparé), les formulaires de souscription de 4 cm d'épaisseur, les examens de laboratoire (prise de sang, test d'urine), même l'examen médical dans certains cas et le délai de mise en place de la police.

Ceux qui me connaissent comprendront bien vite que je ne fais pas ici l'éloge de l'assurance individuelle au détriment de ce que nos institutions financières nous proposent habituellement. Par contre, quant à payer pour une protection, si elle est justifiée, pourquoi ne pas choisir pour un prix équivalent le produit qui vous offre la flexibilité, la fiabilité et la versatilité dont vous avez besoin.


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